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FOOTBALL – Voilà qui ne va rien arranger entre les supporteurs « canal historique » du club parisien et ses dirigeants. Le Paris Saint-Germain a en effet saisi la justice pour récupérer la marque « Ici c’est Paris », née d’un slogan d’ultras, auprès d’une association de supporteurs, qui a de son côté attaqué le club pour contrefaçon, a-t-on appris ce mercredi 10 février de sources concordantes.
L’association Supras (contraction de supporteurs et ultras) Auteuil, aujourd’hui dissoute, avait déposé en 2008 la marque, qui reprend une phrase emblématique des fans du club parisien, aujourd’hui détenue par l’association Défense des droits des supporteurs. Mais elle n’était pas exploitée, selon l’assignation délivrée par le PSG, que l’AFP s’est procurée.
Une proposition à… 2.000 euros
Le PSG avait alors proposé à l’association de la lui racheter pour 2.000 euros. Les discussions n’ayant pas abouti, le club a lancé début décembre une action devant le tribunal de grande instance de Paris en « déchéance de marque », afin de pouvoir l’exploiter. Le but du dépôt de marque en 2008 était « de faire en sorte que cette marque ne puisse être accaparée par quiconque », selon l’avocat de l’association, Me Jean Aittouares.
Mais, faisant valoir que « depuis 2010 au moins », le PSG utilise régulièrement la mention « Ici c’est Paris » sur des produits dérivés qu’il commercialise, l’association a assigné le club pour contrefaçon. Et en effet, une célèbre marque de cosmétiques partenaire du PSG offre à ses clients des t-shirts estampillés du fameux slogan à l’achat de trois produits.
« Ce qui me choque, c’est que le club ait éradiqué ses supporters pour ne plus avoir que des spectateurs » et veuille « leur prendre ce qui constitue leur patrimoine », a déclaré à l’AFP Me Aittouares, qui juge « dommage » que cette phrase aille finir « sur des t-shirt à 50 euros ».
« ‘Ici c’est Paris’ n’a d’intérêt que parce que ça a une histoire, une histoire qui est la nôtre », a abondé Christophe Uldry, porte-parole de Défense des droits des supporteurs, qui exprime son « ras-le-bol » face à un « club qui nous rejette » et veut s’approprier « Ici c’est Paris » de « manière exclusive ». « C’est une question de principe », a-t-il ajouté, si à l’issue de cette procédure l’association, qui demande une provision de 60.000 euros, touche de l’argent, « il y a de fortes chances pour qu’il aille à des associations caritatives ».
Selon Christophe Uldry, qui revendique avoir été le premier à entonner « Ici c’est Paris », ce chant est né en 2001 dans le virage Auteuil, avant de devenir « un marqueur important pour le public parisien ». Le PSG n’a pu être joint mercredi matin par l’AFP.